Les terres en l'air
Ce qui apparaît dans le travail d'Alain.G au long de ces dernières années pourraît s'intituler "L'échappée belle", dans cette manière qu'il a de s'envoler, de se soustraire, de s'évader des contraintes physiques et matérielles de l'existence.
S'étant d'abord frotté aux contraintes de la glaise épaisse et collante, il a voulu suspendre de petites têtes de terre cuite sur des supports fins et élégants de plastique ou de fer. Il a testé les lois de la pesenteur (l'apesanteur ?) avec un équilibriste de plâtre s'aventurant sur son fil au moyen de l'extrême gracilité de son balancier.
Des lectures et des rencontres lui ont fait comprendre que "l'insoutenable légèreté de l'être" lui allait bien. Puis, se dégager des contingences terrestres est apparu peu à peu avec l'appréhension d'un monde en déliquescence, d'une fin de partie.
Arrivent alors, telles des soucoupes volantes, les bulles transparentes, arches de Noë dans lesquelles on peut admirer des plantes endémiques en voie de disparition.
Puis, ce seront les plantes elles-mêmes qui s'envoleront, avec leurs racines qui s'échappent et se désolidarisent de leur fonction première et flottent librement en l'air, tels des cosmonautes échappés de leurs capsules spatiales.
Ainsi, ce Terrien au tempérament d'elfe choisit de nous emmener goûter à l'ineffable poésie de ses créations végétales se balançant au bon vouloir des alizés.
Martine